La consolidation est à la mode… Lorsque j’ai commencé à travailler dans le stockage, la consolidation de stockage était l’apanage des initiés. Ca faisait peur. Mettre tous ses oeufs dans le même panier ? Pour beaucoup, il n’en était pas question.
Aujourd’hui, elle se démocratise. Très développée dans les grandes entreprises, elle prend son essor dans les plus petites structures. Malheureusement, elle est souvent mal architecturée par ignorance, par manque d’expérience et est vouée à l’échec. Il n’est pas rare que, dans de telles circonstances, un responsable IT abandonne la consolidation, et surtout, la considère comme une solution à fuir à tous prix.
De nos jours, beaucoup de professionnels de l’informatique s’improvisent architectes ou consultants, mais n’ont aucune compréhension de la technologie des données. Ainsi, il est courant de voir une baie de stockage avec cinq disques dont quatre en RAID5, et dessus, deux serveurs de virtualisation, avec chacun trois ou quatre machines virtuelles. Bien entendu, dans ces machines, on retrouve Exchange, SQL, un serveur de fichier, un serveur d’authenfication, un ou plusieurs serveurs web, bref, tout ce qu’il faut dans un petit environnement pour fonctionner. Comme il est facile de créer des machines virtuelles, il n’est pas rare que celles-ci se multiplient rapidement, et tout cela s’accumule sur ces pauvres quatre disques souvent de grande capacité qui donnent l’illusion d’un espace presque infini.
Trop peu de disques de trop grande capacité, un RAID mal choisi et mal architecturé, des volumes sur lesquels tous types de données se mélangent, des machines virtuelles qui se multiplient… Autant d’éléments qui doivent absolument être maîtrisés pour qu’un investissement tel qu’une infrastructure de stockage centralisée ne semble pas apporter plus de problèmes que de solutions.
Dans l’autre extrême, on retrouve parfois une rolls, voire une ferrari, dans un environnement où il aurait encore une fois suffit de faire de l’architecture. Mais plutôt que de le faire intelligemment, la personne concernée a préféré mettre en place quelque chose de “gros et puissant” en espérant qu’il n’ait jamais à se poser de questions… Mais même dans cette situation, on finit par avoir des surprises, la première étant bien sûr celle du responsable financier qui va faire des sauts au plafond en voyant le montant de l’offre… Un argent bien mal investi.
Il est indispensable, même dans une petite structure, de faire appel à un architecte compétent. Celui-ci, s’il fait bien son travail, prendra le temps de poser les bonnes questions, et surtout d’écouter les réponses. Sur cette base, il pourra faire une architecture qui a du sens et qui apportera satisfaction au responsable de l’infrastructure, mais également à son responsable financier, et à ses utilisateurs.